DOSSIER ARCHIVES MUSICALES, VOL. 40/2027

Archives sonores, pour qui ? Pourquoi ?

Les archives sonores constituent des patrimoines musicaux sensibles, à la croisée d'enjeux mémoriels, technologiques, politiques et artistiques. Témoins d’un passé, elles posent la question de leur conservation, de leur transmission et de leur valorisation en tant que patrimoines immatériels. Longtemps réservées au domaine académique ou muséal, elles sont désormais numérisées, mises en ligne et partagées avec un public plus large, artistes et communautés d'origine, à qui elles offrent également un terrain d'exploration unique pour la création musicale et de revendication en faveur de la décentralisation des savoirs. Ce partage intervient parfois dans un contexte postcolonial où de nouveaux rapports de force et de légitimité se jouent. Cependant, du fait de la facilité de multiplication et de modification des archives numérisées, leur circulation sort facilement du circuit balisé des institutions, générant de nouveaux usages. Une collaboration directe, équitable et pérenne avec les communautés d’origine devrait alors s’imposer pour garantir des usages respectueux et pertinents des archives sonores.

Les évolutions dans les domaines de la conservation et de la diffusion, ainsi que dans les pratiques d’appropriation soulèvent des questions auxquelles ce dossier vise à répondre. Nous souhaitons interroger, à partir d’expériences en ethnomusicologie et dans les disciplines connexes, les finalités, les responsabilités et les publics de l’archivage sonore. Pour qui – chercheurs, institutions, communautés d’origine ou artistes – archivons-nous le sonore ? Et à quelles fins ?

Nous invitons des contributions qui explorent les thématiques suivantes :

• les innovations technologiques appliquées à la gestion collaborative des archives

sonores ;

• les enjeux juridiques et éthiques liés à leur collecte et à leur diffusion ;
• les usages des archives sonores dans la création artistique et la valorisation culturelle ;
• les initiatives de retour, de restitution ;
• la réappropriation des archives sonores par les communautés d’origine ;
• les témoignages et les études de cas sur des projets de préservation et de mise en valeur.

Les propositions doivent comporter entre 500 et 1 000 mots, détailler le propos et la construction de l’article, et être accompagnées d’une bibliographie indicative.

Les propositions de contributions sont à envoyer avant le 1er septembre 2025 aux deux coordinateurs de ce dossier :

Rémy Jadinon, remy.jadinon@africamuseum.be

Susanne Fürniss, furniss@mnhn.fr

Les auteur·rices dont les propositions auront été acceptées seront informé·es avant le 1^er octobre 2025. Les articles seront à produire pour le 1er mars 2026.