Photo : Dora Zarzavatsaki
« Les salles de spectacle à peine rouvertes, leurs portes se referment et les artistes rentrent chez eux. Prenez soin de vous et des autres : plus tôt nous serons revenus. »
Tel est le message inscrit sur notre site Web, depuis que nous avons dû interrompre notre festival en plein cœur de son déroulement. Jusqu’à ce coup d’arrêt brutal, nous avions cherché à maintenir nos concerts coûte que coûte, et nous ne le regrettons pas : en dépit de la jauge limitée à cinquante places, la première semaine des Nuits du monde a offert de magnifiques moments de partage tant sur scène que dans la salle. Cela nous permet de dire que, malgré la morosité et l’inquiétude ambiantes, la ferveur des artistes comme des spectateurs et spectatrices est et sera encore présente bien longtemps. Ferveur… un terme qui exprime l’enthousiasme et la passion, un certain sens du dépassement de soi aussi, à travers l’art, notamment. Un sentiment fort qui nous aide toutes et tous à patienter et attendre.
En ces temps de disette culturelle, l’équipe des Adem reste active. La programmation des prochains jours s'avère encore incertaine, nous espérons évidemment qu'elle pourra avoir lieu en présence d'un public réel. Dans le cas contraire, elle se réduirait à des concerts à huis clos, enregistrés, filmés et diffusés sur divers canaux comme nous avions commencé à le faire au printemps dernier avec Les jardins des Adem… Nous avons également réactivé la rubrique « Sortir des Murs » d’Ethnosphères Magazine, cette série initiée lors du premier confinement, et qui vous invite à des échappées belles à travers les univers musicaux qui nous sont chers. Nous nous efforçons aussi à construire l'avenir, en espérant que cette deuxième vague de l’épidémie s’achève au plus vite et ne laisse pour seules traces que de belles idées, sources de rencontres nouvelles et de création. Une période de veille donc, non pas d’assoupissement...
Notons d’ailleurs que plusieurs de nos professeur.e.s et de leurs élèves poursuivent leurs activités en nos locaux ou depuis leur domicile, en présentiel ou distanciel en tirant parti, notamment, des outils informatiques de « visioconférence » (voir à ce sujet l'article d'Angela Mancipe). Plus que jamais, nous avons conscience du rôle essentiel qu’ils.elles jouent au sein de notre association qui, grâce à votre soutien et celui fidèle de la ville de Genève, parvient à résister à la crise que nous traversons. Sans doute cette période singulière éprouve-t-elle notre patience individuelle mais elle nous permet aussi d’évaluer notre solidarité, valeur fondamentale évidemment au sein du monde associatif. Demeurons à l’écoute les un.e.s des autres, afin que nous puissions bientôt goûter de nouveau la musique sur scène !
Fabrice Contri
Alexis Toubhantz
L’été dernier, Ethnosphères magazine est allé à la rencontre de Tassilo Jüdt, auteur de l’identité graphique des ADEM depuis 2009. Celui-ci nous a reçu dans son atelier de Veyey, sur la Riviera vaudoise, une pièce lumineuse et chaleureuse, à son image. Retranscription d’une conversation riche et animée, autour de son parcours personnel, son métier de graphiste-illustrateur et la relation féconde qu’il a tissée avec les ADEM depuis près de 12 ans.
Katia Meylan
À Genève la multiculturelle, on peut non seulement goûter des injera érythréennes ou de la poutine canadienne, mais aussi danser le tango argentin, accorder nos voix sur des polyphonies grecque et… faire vibrer un taiko japonais. L’art sillonne les routes du monde et les Ateliers d’ethnomusicologie (ADEM), en réunissant des artistes et professeurs aux savoirs culturels très variés, ont à cœur de contribuer à sa circulation. Depuis trois ans, Sandra Miura y enseigne le taiko, percussion nipponne qui convoque à la fois rythmique, musicalité et mouvement. Portrait de la musicienne à travers cet art qu’elle affectionne.
Fabrice Contri
Confronté à une crise sanitaire qui s'installe dans la durée, les Adem ont choisi d’emprunter la voie d’une diffusion numérique en "streaming" pour leur festival d’hiver 2021 Μousiki ! Musiques et danses de Grèce. Intermédiaire précieux entre notre structure, les artistes et le public, le numérique nous permet, envers et contre tout, de maintenir des liens sociaux et même d’en créer de nouveaux. Tout en reconnaissant le potentiel du numérique, et la place grandissante qu'il est amené à prendre dans nos activités, cet article s'efforce de rappeler en quoi la captation et la diffusion de concerts par le prisme des outils multimédias ne peut être qu’accessoires dans le domaine qui est le nôtre, celui des musiques et danses du monde.
Angela Mancipe
À l’occasion de la parution de l’édition 33 des Cahiers d’ethnomusicologie, dont le dossier thématique se penche sur les rapports entre musique, agressivité et conflit, Ethnosphères magazine vous propose un avant-goût de ce nouvel opus, qui illustre la multiplicité de regards qu’ouvre un tel sujet et la contemporanéité de ses problématiques.
Photo : Sisa Calapi